Actes du colloque "Création et gestion d'une Unité Touristique de Pleine Nature"®
 
DISCOURS DE CLOTURE

Jean-Paul POTTIER, président du Conseil Général de la Lozère, président de la Commission Tourisme de l’Association des Départements de France
Alain WEIL Préfet de la Lozère

Jean-Paul POTTIER, président du Conseil Général de la Lozère, président de la Commission Tourisme de l’Association des Départements de France

Je veux simplement vous dire le plaisir que nous avons eu à vous accueillir ; la satisfaction que nous avons éprouvée à réfléchir ensemble pendant ces deux jours aux sujets qui vous préoccupaient.

Merci tout d’abord d’avoir choisi la Lozère, plus précisément la Garde Guérin, sur cette commune de PREVENCHERES et vous tous ici présents, au-dessus de ce site tout à fait extraordinaire des Gorges du Chassezac.

Merci d’avoir réfléchi, Monsieur le Président du SIVU, Monsieur le Maire de PREVENCHERES, sur ce qui nous préoccupe les uns les autres, à savoir les activités physiques de pleine nature et ces fameuses Unités Touristiques de Pleine Nature.

Parce qu’elle a su faire l’économie de la révolution industrielle, la Lozère souhaite entrer de plein pied dans le XXIe siècle. Ce pays que vous avez pu voir ici intact est avant tout une terre d’accueil, pas seulement pour être le lieu des ébats des citadins, mais aussi parce que nous souhaitons avoir une fonction sociale reconnue et être bien plus qu’une simple aire de détente.

Nous savons accueillir depuis fort longtemps les handicapés, c’est-à-dire des gens que la vie a laissé pour compte. Ainsi, il y a peu de temps, nous avons conjointement inauguré avec les restaurants du cœur et le Parc National des Cévennes, de nouveaux lieux d’accueil et de vie. Mais l’accueil c’est aussi des centaines d’enfants qui, comme au collège de VILLEFORT, viennent reprendre leur scolarité. Ils arrivent dans ce pays en état d’échec et passe le brevet des collèges à plus de 85 %. Voilà la réalité de la Lozère, un pays généreux, un pays qui sait accueillir et qui souhaite vous accueillir longuement.

Notre département est un pays où vous pourrez vous ressourcer, vous détendre, pratiquer vos activités sportives préférées. Nous vous offrons cette vieille terre du Gévaudan, celle du pays de la Garde Guérin et de ses chevaliers « pariès » qui accompagnaient jadis les voyageurs sur le chemin de la Regordane.

Vous qui êtes de la ville, nous qui sommes ruraux, nous sommes complémentaires. Nous les ruraux avons besoin des citadins pour faire vivre ces hautes terres ; vous les citadins avez besoin de nos paysages. Je sais que cette complémentarité entre l’urbain et le rural a été l’objet d’une partie de vos débats d’hier et je m’en réjouis.

La Lozère, c’est enfin cette terre généreuse qui vous accueille aujourd’hui ; cette terre où l’on peut retrouver son équilibre, cette terre qui nous permettra aux uns et aux autres d’entrer de plein pied dans le troisième millénaire. Je vous remercie.

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Alain WEIL Préfet de la Lozère

Mesdames, Messieurs,

Responsable dans le département de l'ordre public et de la sécurité, c'est avec plaisir que je réponds à l'invitation du Comité d'organisation de ce Colloque, placé sous le Haut Patronage de Madame Marie-George Buffet, Ministre de la Jeunesse et des Sports.

Je souhaite tout d'abord féliciter les organisateurs, d'avoir osé prendre l'initiative, de mettre en place cette manifestation qui a rassemblé plus de 200 personnes (élus locaux, juristes, professionnels de la pleine -nature, formateurs, responsables administratifs ou représentants d'institutions) à la Garde Guérin, à l'aplomb des Gorges du Haut Chassezac, qui sont depuis de nombreuses années un site prisé des spécialistes du canyoning.

Il y a une quinzaine d'années, les débutants et les touristes qui s'y risquaient, se trouvaient confrontés à des difficultés liées au manque de condition physique, au manque de matériel et à la configuration des lieux qui n'offrait pas d'échappatoire. Ces difficultés étaient sources d'accidents dont les conséquences étaient aggravées par l'impossibilité d'intervention rapide des services de secours. L'éventualité d'une interdiction totale de l'accès et de la pratique a même été envisagée à cette époque.

En 1989, la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de la Lozère, consciente des enjeux pour le développement touristique et sportif, propose la mise en place d'un plan d'action visant à sauvegarder la pratique du canyoning. Dans un premier temps, un aménagement du canyon est réalisé en concertation avec les pratiquants et quatre sentiers échappatoires sont créés.Dans un second temps, un encadrement et un accompagnement de la pratique est proposé par un guide de haute montagne, Christian FONTUGNE.

Au delà de cette tâche, celui-ci propose un concept et un projet novateur : l'Unité Touristique de Pleine Nature. Le projet vise à concilier la protection de l'environnement et le développement des activités de pleine nature. Il propose un développement touristique harmonieux et concerté autour de l'escalade, du canyoning et de la randonnée pédestre.

Ce projet s'articule autour de trois idées :

  1. l'intérêt de protéger un environnement exceptionnel,
  2. La nécessité d'un aménagement partiel pour le mettre à la disposition du public,
  3. l'établissement de règles précises de gestion du milieu naturel pour éviter toute exploitation anarchique.

Cette démarche a fait diminuer très nettement le nombre des accidents sur le site, même si l'on y déplore, malheureusement encore, des accidents mortels tel celui qui s'y est produit, hier, en fin d'après-midi, et qui a coûté la vie à une jeune femme. Les circonstances et les causes de cet accident seront précisées à la suite des différentes constatations et recueils de témoignages qui seront effectués, et permettront de déterminer les responsabilités des différents acteurs concernés.

Cette notion de responsabilité a été au cœur de vos débats au cours de ce colloque. En effet, les activités physiques et sportives de pleine nature se trouvent au carrefour entre le droit de propriété, de l'environnement et les exigences d'ordre et de sécurité publique. Les sites de pratique de pleine nature ne bénéficient pas d'un cadre Juridique spécifique. Les acteurs locaux s'interrogent sur la détermination et l'articulation de leurs compétences respectives à partir desquelles il est possible de fixer les différents niveaux de responsabilité.

Je souhaite ici remercier les intervenants et les participants, qui par leurs interventions, ont contribué à apporter des éléments d'informations et de réflexion de nature à mieux faire connaître le cadre législatif et réglementaire, ou éventuellement, à le faire évoluer.

Je remercie notamment les responsables du Ministère de la Jeunesse et des Sports, des collectivités territoriales, du monde associatif, les techniciens spécialistes (Ecole Nationale de Ski et d'Alpinisme de Chamonix, Conseil Supérieur des Sports de Montagne) magistrats, universitaires...

Il faut également souligner, que la mise en place de cette Unité Touristique de Pleine Nature n'a été possible que grâce à l'intervention concertée et complémentaire des différents acteurs et partenaires : l'Etat, le Conseil Général, les professionnels de la pleine nature et les élus locaux, qui, en 1993, ont constitué un SIVU chargé de gérer et de développer les activités sur le site.

Depuis sa création, celui-ci a investi près de 2,5 millions de francs, dont 1,3 millions provenant de l'Etat au titre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), du FIDAR et du Fonds de Gestion de l'Espace Rural (FER). Cette opération me semble représentative du rôle que peuvent jouer les services de l'Etat dans l'aménagement concerté d'un territoire rural de moyenne montagne.

Cette réussite, car c'en est une, mérite d'être pérennisée et prolongée par la diffusion de ces enseignements, au travers d'actions de communication à destination des décideurs, et de formation à destination des acteurs locaux, institutionnels ou professionnels des activités de pleine nature, en particulier dans le cadre de la mise en ouvre de la réforme législative sur l'aménagement du territoire.

Je suis persuadé que les services de l'Etat sauront, comme l'a démontré dans cette opération le Ministère de la Jeunesse et des Sports, susciter et accompagner le développement et le partenariat autour de cette action, en liaison avec les élus locaux et les collectivités territoriales.

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